Le petit-fils du Maréchal Pétain a bien existé (et ce n'est pas celui que vous croyez)

Sans descendance directe, le Maréchal Pétain n’a pas vu de petits-fils lui succéder.

Et pour cause: son unique mariage avec Alphonsine Berthe Eugénie Hardon, en 1920, fut loin d’être fructueux.

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Elle avait 43 ans lors de cette cérémonie célébrée dans le VIIème arrondissement de Paris.

Une différence d’âge qui sonne comme un décalage horaire, rendant quasiment impossible la venue au monde d’un héritier biologique. 

Lorsque le Maréchal décéda, le lundi 23 juillet 1951, c’est son épouse qui devint son légataire universel. 21 ans plus tard, c’est sa belle-fille — Odette — qui hérita de lui. Une transmission jadis contestée par Yvonne Petyst de Morcourt, l’arrière-petite-nièce du sauveur verdunois.

Néanmoins, cette dernière avait déjà eu un fils d’un précédent mariage avec l’artiste François de Hérain.

Il s’agit de Pierre, et a vu le jour en 1904, à Avilly-Saint-Léonard.

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Celui-ci est donc, d’un point de vue généalogique, le beau-fils par alliance du vainqueur verdunois.

À cette petite famille — dans la famille — s’ajoute l’épouse de ce dernier, Odette Bernheim-Stern.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Le Matin : derniers télégrammes de la nuit | Date: 27 novembre 1924)

Mariée avec lui le mardi 1er juillet 1947, elle peut donc être techniquement considérée comme la belle-fille par alliance du Président vichyste.

Or, elle a aussi eu un fils — d’un précédent mariage avec Robert Édmé Sylvain Gompertz — un certain Philippe (du même nom).

Né le vendredi 3 juillet 1931 dans le XVIIème arrondissement de Paris, il est officiellement devenu — lors de cette année 47 — le beau-petit-fils par alliance de Pétain.

Une cérémonie maritale qui s’est déroulée dans le très chic XVIème, loin du tumulte des médias d’après-guerre, pas franchement passionnés par cette union aux relents maréchalistes.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Revue des loyers, de la propriété commerciale et des fonds de commerce : organe mensuel traitant les questions juridiques | Date: 1er janvier 1953)

Sa mère, désormais connue sous le nom de Madame de Hérain, est devenue la légataire universelle du Maréchal à partir de 1972, lors du décès de son mari, Pierre, à Paris.

Jusqu’à son dernier souffle, en 1986, elle s’employa — non sans échouer — à le réhabiliter, avec l’aide de Maître Jacques Isorni.

Son fils a — et c’est peu commun — renoncé à cet héritage pétainiste pour le moins symbolique, dans la mesure où il fut dépossédé de tous ses biens le mercredi 15 août 1945, jour du délibéré de son procès pour collaboration.

Ne restait dès lors que ses effets personnels, sa bibliothèque, et cette sépulture sur l’Île d’Yeu.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Figaro : journal non politique | Date: 4 janvier 1949)

Sanctuaire des nostalgiques de Vichy, elle avait entamé des démarches administratives pour que son cercueil soit transféré à Douaumont.

Une requête vaine, bien que Hubert Massol — l’homme de main de Jean-Louis Tixier-Vignancourt — ait tenté une opération rocambolesque en février 1973, à bord d’une estafette Renault de couleur bleue.

Pour l’anecdote, Philippe Gompertz a épousé une Verdunoise de naissance, une certaine Micheline Marie Françoise Baudot.

D’une extrême discrétion, les deux n’ont pas publiquement pris position au sujet de cet ancêtre par alliance.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | La Presse | Date: 28 mars 1949)

Décédé en novembre 2016, à Baux-de-Provence, ce « beau-petit-fils » repose aujourd’hui aux côtés de Madame la Maréchale, à la XXIXème division du cimetière du Montparnasse.

Tout comme sa mère, Odette, née Stern en janvier 1902.