La quasi-descendance du Maréchal Pétain
Si la descendance spirituelle du Maréchal Philippe Pétain est réelle, ses descendants biologiques — eux — sont inexistants.
Et pour cause: le vainqueur de Verdun n’a pas eu d’enfants.
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Du moins, pas à l’état civil…
Coureur de jupons invétéré, son appétit pour le stupre a longtemps été un frein à la fondation d’un foyer d’envergure « versaillaise ».
Philippe Jacques Henri Gompertz, le fils d’Odette Bernheim-Stern, a choisi de renoncer à cet héritage « maréchaliste ». Pour rappel, le Maréchal est le fils d’Omer-Venant Pétain (1816 – 1888), un cultivateur de condition modeste. Ce dernier a épousé Clotilde Alexandrine Joseph Legrand le lundi 10 février 1851 à Floringhem, dans le département du Pas-de-Calais.
Ça n’est qu’à l’âge de 64 ans, en 1920, qu’il a dit « oui » — devant maire — pour la toute première fois.
L’heureuse élue, divorcée depuis 1914, s’appelle Alphonsine Berthe Eugénie Hardon — plus souvent appelée « Annie » par son entourage proche.
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De sa précédente union, un fils — Pierre de Hérain — a pu voir le jour en juillet 1904 dans l’Oise, à Avilly-Saint-Léonard.
Ce dernier est donc l’unique beau-fils par alliance du héros verdunois.
Fils de l’artiste François de Hérain, Pierre a bâti sa carrière autour du septième art. Non sans succès. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Le Bien public : Union bourguignonne [« puis » libéral, anticollectiviste « puis plus de sous-titre »] | Date: 26 juillet 1951)
Un statut privilégié qui fut d’abord un accélérateur dans sa carrière de réalisateur, avant de devenir un boulet au pied à partir de la Libération.
Son âge d’or artistique fut donc vichyssois, quand ses années de plomb furent gaullistes.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Filmagazine : revue de l’art cinématographique, théâtral et musical | Date: 11 mai 1944)
Tout aussi porté sur la bagatelle que son beau-père, il a d’ailleurs débuté avant la guerre une liaison avec une femme mariée — une certaine Odette Bernheim-Stern — qui devint son épouse en 1947.
Précédemment mariée à Robert Édmé Sylvain Gompertz, le fils unique de cette dernière — Philippe — est donc, d’un point de vue généalogique, le beau-petit-fils par alliance de Pétain.
(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Le Télégramme de Brest et de l’Ouest | Date: 1er juin 1951)
Si le service de la patrie était son travail le plus prenant, la famille — elle — passait systématiquement au second, voire au troisième plan.
Tout juste était-il en bon rapport avec sa soeur aînée, Anne, dont la petit-fille — Yvonne Petyst de Morcourt — était — jusqu’en 1951 — une visiteuse régulière de l’Île d’Yeu.
(© Capture d’écran Ina.fr | Documentaire sur la médaille de la famille depuis Vichy | Auteur: La rédaction de l’INA | Date: 27 mai 2022)
Celle-ci chercha d’ailleurs à devenir son héritière (au sens patrimonial du terme) ; sachant que son légataire universel était son épouse — Madame la Maréchale — puis son beau-fils — Pierre — et enfin sa belle-fille — Odette.
Une procédure judiciaire — peu flatteuse pour le camp pétainiste — fut donc lancée.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Ici Paris : grand hebdomadaire d’actualités et d’informations / directeur, Henri de Montfort ; rédacteur en chef, Gabriel Perreux | Date: 2 avril 1946)
Elle dura plusieurs longues années avant d’aboutir sur un non-lieu.
De 1972 à 1986, Odette de Hérain a donc été la propriétaire officielle de sa sépulture ogienne.
Véritable ambassadrice mémorielle de celui qu’elle voyait comme un sauveur, elle s’est efforcée à le réhabiliter jusqu’à son dernier souffle.
Non sans échouer…



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